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L’AUTOTRADUCTION ET LE BILINGUISME D’ÉCRITURE DANS L’ŒUVRE DE REZA GHASSEMI

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L’AUTOTRADUCTION ET LE BILINGUISME D’ÉCRITURE DANS L’ŒUVRE DE REZA GHASSEMI

Master ès Traductologie

 

L’autotraduction, phénomène rare dans le domaine littéraire, comme le mot désigne, est une sorte de traduction, qui désigne non seulement le processus mais aussi le résultat. Malgré de nombreux exemples célèbres, l’histoire de l’autotraduction est un champ d’étude largement inexploré. On peut ajouter que l’étude de ce phénomène est récemment devenue le centre d’intérêt des chercheurs littéraires et des traductologues. L’article de Julio César Santoyo, Blank spaces in the history of translations, en mentionnant que l’autotraduction est un autre champ d’étude qui, malgré sa grandeur, est dépourvu d’histoire, est bien connu à ce propos (Santoyo, 2006 : 22). Concernant les exemples les plus connus sur ce sujet, il faut nommer le livre de Brian T. Fitch, Beckett and Babel (1988), qui peut être considéré entre les premières études sur ce sujet ou bien la thèse de doctorat de Michaël Oustinoff, intitulée «Bilinguisme d’écriture et auto-traduction: Julien Green, Samuel Becket, Vladimir Nabokov » qui est publiée en 1996. Le numéro 7 de la revue Atelier de traduction (2007), consacrée à l’autotraduction, en est un autre exemple connu.

Quant à l’autotraduction en Iran, il faut dire que malgré l’existence des écrivains bilingues (azéris, kurdes, arabes, arméniens), le nombre des autotraductions est décevant; Il y a quand même des cas très connus dans ce domaine; par exemple Abbas Milani qui a traduit son propre livre «The Shah » d’anglais en persan. Mais entre la paire de langues persane et française, l’exemple le plus connu est la pièce de théâtre « Djaafar khan est revenu d’occident » qui est traduite par l’auteur Hassan Moghaddam de persan en français. L’exemple le plus récent de l’autotraduction est de l’auteur Reza Ghassemi qui a traduit ses deux pièces de théâtre «A vous de jouer, Mercutio!» et «Portrait».

L’objectif principal de cette recherche est de définir la nature des œuvres autotraduites et d’omettre les barrières entre les champs d’études traductologiques et littéraires lors de l’analyse d’une autotraduction. Pour ce faire, il faut trouver les changements probables du registre, du style ou bien du sens lors de l’autotraduction sans oublier les faits qui sont propres à l’autotraduction comme genre unique à étudier. Connaître ces différences et ressemblances entre la traduction et l’autotraduction, étant donné la nature exclusive de cette dernière, nous aidera à identifier de façon plus exacte et scientifique cette phénomène qui est en train de devenir le sujet de nombreuses recherches entre les paires de langues différentes et bien diverses.

Je me demande ensuite, si l’intervention (directe ou indirecte) de l’auteur au cours de la traduction de son œuvre, en limitant la lecture du texte original, facilite le gain du sens et la déclaration des non-dits. D’autres objectifs secondaires, comme connaître le degré de créativité du sujet traduisant et les raisons qui ont amené ce dernier à s’autotraduire, seront également suivies dans les deux chapitres théoriques. Ces autres objectif nous aideront à préciser le rôle de l’auteur dans l’autotraduction de son œuvre; non seulement le rôle qu’il y a joué mais aussi l’effet qu’il avait voulu provoquer chez le public de sa langue seconde avant la réécriture.

On peut donc classifier nos questions dans cette recherche par ordre d’importance: Comment faut-il étudier l’autotraduction littéraire? Est-ce qu’il est possible de faire une analyse interdisciplinaire lors de la confrontation de l’écriture originale avec son autotraduction dans une autre langue suivant les théories de la littérature ou celles de la traductologie? Quelles sont les théories appartenant à chacun de ces deux champs d’études qui sont plus convenables pour attaquer un sujet dans le domaine de l’autotraduction? Comment l’intervention de l’auteur lors de la traduction de son œuvre affecte le registre, le style et le contenu de l’œuvre autotraduite dans la deuxième langue? Pourquoi dans un stade de sa vie, un ecrivain bilingue décide de s’autotraduire?

Pour pouvoir préciser notre cadre théorique dans cette recherche, il nous faut arriver à une idée fixe sur la nature de l’autotraduction. Si l’on la considère comme une pure traduction, avec l’intervention de l’auteur comme maître du texte original qui a carte blanche de changer d’avis sur le fond et les structures lorsqu’il traduit son œuvre, je pense que la Théorie du Sens (la Théorie Interprétative de la Traduction) arrive à répondre à nos scrupules spéculatifs. On entend souvent que cette Théorie qui est basée plutôt sur l’interprétation, n’arrive pas à traiter ce qui est de la littérature parce qu’en littérature la forme a généralement la même valeur que le fond. Mais quand l’auteur du texte original est présent lors de la traduction de son œuvre, il choisit convenablement la forme qui décrit mieux son vouloir dire pour provoquer les mêmes effets chez les lecteurs cibles que chez ceux de la langue de départ. Cependant, pour identifier l’écrivain et les stades de sa vie et ses raisons d’écrire et de réécrire dans une autre langue,  une critique littéraire, semble nécessaire quand on considère l’autotraduction comme une nouvelle œuvre littéraire (ou bien une réécriture littéraire). De toute façon, il y a aussi des reproches qu’on pourrait faire à une autotraduction; par exemple, si l’on considère l’auteur comme lecteur de son texte avant d’en devenir le traducteur, on peut dire qu’il arrive seulement à donner quelques aspects du texte parce que sa lecture du texte est, comme celle des autres traducteurs, l’une des lectures possibles de son œuvre.

Pour ce qui est les intérêts généraux et particuliers de cette recherche, il faut dire que d’un côté, si l’on accepte la traduction comme une des pratiques des langues, il sera possible de la considérer en tant qu’un moyen qui joue un rôle important dans la vivification, sans aller trop loin, dans la fortification des systèmes langagiers qui sont en train de disparaître comme celui de la langue persane. En d’autres termes, les traductions faites d’une langue en d’autres langues affectent sans doute la survie de cette langue de départ.

D’un autre côté, pour nombre de théoriciens, l’auteur est le traducteur idéal de l’original, comme l’affirme AUTOTRAD (équipe de recherche sur l’autotraduction, 2007 : 92).

Alors, en considérant ces deux aspects, on peut conclure que la tâche d’un écrivain bilingue, quel que soit son résultat (une œuvre nouvelle ou une traduction dans une autre langue), influence sa langue de départ qui est en général, contrairement à la traduction (dans le meilleur cas qu’est la version), sa langue maternelle. C’est la présentation des littératures et des cultures différentes qui découlera de ces autotraductions faites par les écrivains bilingues à partir de leurs langues maternelles.

Outre les intérêts généraux de ce phénomène pour la langue, la littérature et la culture sources, en ce qui concerne la traductologie, il y a encore des avantages. Quand on commence à analyser une traduction, les coordonnées, comme qui, quoi, quand, comment et enfin la matrice culturelle de cet acte, c’est-à-dire , sont les premiers aspects à étudier.

Donc, l’autotraduction, le cas particulier de traduction (au sujet de laquelle toutes ces coordonnées sont influencées par la présence de l’auteur de l’œuvre originale lors de la traduction) conduit les études traductologiques vers une approche interdisciplinaire où les points de vue psychologiques (identité du sujet traduisant), littéraires (réécrire une nouvelle œuvre en gardant le contenu en général), sociologiques (effet du bilinguisme dans un pays sur l’écriture et la réécriture des écrivains bilingues) et politiques (les raisons de s’autotraduire), s’imposant d’une manière a l’autre. Cette ouverture d’études traductologiques face aux autres disciplines, pourrait accélérer le développement et l’amélioration de qualité des recherches traductologiques.

Dans ce travail, j’ai décidé d’étudier un cas assez connu et plus récent dans ce domaine pour arriver aux réponses de mes questions avec plus de certitude; en d’autres termes, puisque l’objectif principal de l’autotraduction est d’avoir un public plus vaste, l’acceptation de l’autotraduction par le lecteur cible (qui est le public français dans ce cas) est très important. Ainsi, en analysant la réception des corpus possibles pour cette recherche, je suis arrivée à ce point que les deux pièces de Reza Ghassemi, qui ont été publiées en France par l’Édition célèbre de L’Harmattan et qui ont reçu un accueil favorable de la part des lecteurs français, pourront être les cas les plus proches de notre but pour montrer ce que l’ecrivain a fait et ce qu’il avait souhaité de faire dans la deuxième version de son livre.

Alors, la pièce de théâtre « حرکت با شماست، مرکوشیو! » (1991) de Reza Ghassemi et son autotraduction en français « A vous de jouer, Mercutio! » (1995) constituent mon corpus dans ce mémoire. Pour pouvoir analyser, à la fin de ce mémoire, cette autotraduction en la comparant avec le livre original, il faut tout d’abord avoir un savoir précis sur le phénomène de l’autotraduction. Donc, dans le premier chapitre de ce mémoire, j’étudierai l’autotraduction, son histoire, ses exemples connus et ses spécificités. Dans le deuxième chapitre, je continuerai  en abordant le bilinguisme surtout dans une perspective linguistique et je présenterai de différents types du bilinguisme aussi bien que des niveaux du bilinguisme d’écriture. A la fin de ce chapitre, on pourrait comprendre le lien entre le bilinguisme d’écriture et l’autotraduction littéraire. Dans le dernier chapitre qui constitue la partie pratique de ma recherche, j’analyserai l’autotraduction du livre de Ghassemi premièrement comme une œuvre inédite et ensuite en la comparant en tant qu’une traduction avec le livre original.

Puisque l’on n’a trouvé aucune autre recherche sur l’autotraduction de ou vers la langue persane, on peut dire que ce travail sur la paire de langues française-persane pourrait contribuer aux recherches sur l’autotraduction comme première étude traitant ses deux langues.

TABLE DE MATIERS

Introduction. 7

Chapitre I : ASPECTS THEORIQUES. 13

  1. Textes littéraires. 14

  2. a) Définition et typologie des textes littéraires. 14

  3. b) Traduction des textes littéraires. 16

  4. c) Traduction des pièces de théâtre. 18

  5. L’autotraduction.. 20

  6. a) Définition.. 20

  7. b) Typologie. 22

  8. Rapport entre les deux langues traitées. 22

  9. Le temps de l’autotraduction.. 23

III.        Acte d’individu ou d’équipe. 24

  1. Autotraduction complète ou fragmentaire. 25

  2. Autotraduction cibliste ou sourcière. 26

  3. Autotraduction ou réécriture. 27

  4. c) Histoire et exemples connus. 29

  5. d) Raison d’autotraduction.. 31

  6. e) Concepts clés d’autotraduction.. 33

  7. Appropriation.. 33

  8. Auctorialité. 34

III.        Identité opérale. 36

  1. La synchronie. 37

Chapitre II : BILINGUISME D’ECRITURE. 38

  1. Définition. 39

  2. Bilinguisme d’écriture et autotraduction. 42

  3. Problèmes linguistiques du bilinguisme. 46

  4. a) Origine des langues. 47

  5. b) Lexique. 47

  6. c) Syntaxe. 48

  7. Problématique identitaire du Bilinguisme. 51

  8. a) Sujet traduisant. 51

  9. Traducteur. 52

  10. Autotraducteur. 53

  11. Ressemblances et différences par rapport au traducteur. 54

1.1.       Liberté. 54

1.2.       Direction des langues. 55

1.3.       Unicité des voix. 55

1.4.       Résultat du travail 56

  1. Caractéristiques propres à l’autotraducteur. 57

2.1.       Traits de personnalité. 57

2.2.       Lien intérieur avec les deux textes. 58

2.3.       Avis du lecteur. 58

2.4.       Actes biculturels. 59

2.5.       Cas les plus connus. 59

  1. Autotraduction d’après les autotraducteurs. 60

  2. b) Importance de l’identité. 61

Chapitre III : ETUDE DE CAS. 64

  1. Démarche. 65

  2. Horizon de l’autotraducteur. 67

  3. Biographie. 67

  1. Bibliographie de l’auteur. 69

Livres en persan : 69

Livres traduits en français : 70

III.        Position traductive. 70

  1. Livre à traiter. 72

  2. Histoire. 73

  3. Ecriture. 74

III.        Autres éléments importants. 75

  1. Critiques portées sur le livre. 77

  2. Analyse textuelle. 78

  3. Ajout. 79

  4. Suppression.. 82

III.        Déplacement. 83

  1. Ponctuation.. 87

  2. Recréation.. 88

Conclusion. 95

Bibliographie des sources françaises. 100

Bibliographie des sources persanes. 108

Bibliographie générale. 110

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